Il n’y a plus de doute, Bassirou Diomaye Diakhar Faye est le cinquième président de la République. Les résultats enregistrés depuis dimanche sont tous en faveur de lui. D’ailleurs, les autres candidats de l’élection présidentielle ont tous accepté leur défaite devant celui qu’on qualifiait de novice politique. Ce membre de l’ex Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) a d’énormes chantiers devant lui. Le «poulain» de Ousmane Sonko est attendu pour faire un grand nettoyage.
Bassirou Diomaye Faye est déjà dans ses habits de président de la République. Au lendemain du scrutin du 24 mars 2024, il a tenu son premier discours. Dans son court message, il a remercié les sénégalais, les autres candidats qui étaient en compétition avec lui et l’actuel président Macky Sall. Le chef d’Etat élu s’engage à lutter contre la corruption, à travailler pour la refondation de nos institutions et au renforcement de notre vivre ensemble. Il promet également de lutter pour l’amélioration des conditions de vie des Sénégalais asphyxiés par la cherté de la vie.
Le président nouvellement élu, Bassirou Diomaye Faye, s’engage aussi à collaborer avec les pays africains pour le développement du continent. Un premier discours qui apaise. Beaucoup de sénégalais s’inquiètent du prochain régime. Ousmane Sonko et ses camarades s’étaient lancés sur la voie de la révolution. Mais ces derniers jours, ils sont dans la posture d’hommes d’Etat. Reste à savoir si cette rupture demandée par les électeurs qui se sont exprimés ce dimanche sera effective.
Pour arriver à un tel résultat, le président nouvellement élu devra se départir de certaines habitudes au sein de son entourage. Certains patriotes sont réputés être des personnes de nature violente. Ils s’en prennent à toutes les personnes hostiles à leur parti. Ils ont réussi à installer un véritable climat de peur chez leurs adversaires. Leurs discours radicaux ont envoyé bon nombre d’entre eux en prison. Aujourd’hui, ils ne sont plus dans l’opposition. Tout écart de langage risque d’être fatal à Bassirou Diomaye Faye qui peine à s’affirmer au niveau de la communication.
En tant que chef d’Etat, Bassirou Diomaye Faye est attendu sur de nombreux sujets. Des sénégalais réclament justice après les dernières manifestations violentes. L’amnistie ne doit pas signifier impunité. Les familles des victimes attendent que toutes les responsabilités soient situées. D’ailleurs, Juan Branco avait déclaré avoir saisi la Cour Pénale Internationale (CPI) par rapport à des exactions commises lors de ses événements. Le moment est venu de régler ce dossier en toute transparence et sans parti pris.
Le dossier chaud sur lequel les sénégalais attendent leur nouveau président est celui relatif aux fonds forces Covid-19. La Cour des comptes avait pointé dans un rapport publié en décembre que des milliards de francs CFA avaient été dépensés sans rapport avec la pandémie. Des personnes se sont sucrées sur le dos des sénégalais qui étaient confinés chez eux. Une information judiciaire avaient été ouverte et des personnes entendues. Mais le dossier semble avoir été oublié.
Ousmane Sonko a toujours pointé du doigt le président Macky Sall dans cette affaire. N’ayant pas pu sauver sa candidature, le maire de Ziguinchor a Bassirou Diomaye Faye pour faire la lumière sur cette affaire. Et une chose est sûre, si le dossier va jusqu’à son terme, de nombreux membre de l’ancien régime vont tomber. On pourrait ainsi enregister les premières «victimes» du grand nettoyage des patriotes.
Quoiqu’il en soit, les choses vont aller très vite pour le président élu, Bassirou Diomaye Faye. Après la passation de service, le 2 avril, il aura 100 jours pour convaincre les sénégalais. Et si cette rupture tant attendue n’est pas effective dans les meilleurs délais, le nouveau régime fera face à ses pires démons. Le parti dissous Pastef a appris aux sénégalais comment se faire entendre…par la force de la rue !
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru