Lettre citoyenne à Monsieur Mamadou Badio Camara, Président du Conseil constitutionnel
Monsieur le Président du Conseil constitutionnel,
J’ai par divers moyens alerté l’opinion de la supercherie de Monsieur Karim Wade sur l’exclusivité de sa nationalité sénégalaise dès le lancement du processus des candidatures avant que votre auguste institution ne rende sa décision n°11/2024 en date du 12 janvier 2024 arrêtant la liste des candidats à l’élection présidentielle du 25 février 2024.
Le 14 janvier 2024, par un communiqué de presse la coalition qui porte la candidature de Monsieur Wade affirme : « le Conseil Constitutionnel, après une étude approfondie, a statué de façon incontestable sur cette question, Karim Wade a accompli, conformément aux exigences légales, toutes les formalités nécessaires concernant sa renonciation à la nationalité française qui au demeurant a été actée par les autorités françaises. »
Monsieur Karim Wade a affirmé depuis 2018, ses partisans avec lui, n’être que de nationalité sénégalaise.
Or ce n’est que le 16 janvier 2024, bien après la clôture officielle des actes de candidature et de la décision du Conseil Constitutionnel rendant publique la liste des candidats que la République française a acté la déchéance de la nationalité française de Monsieur Karim Wade, candidat à l’élection présidentielle du Sénégal.
Monsieur le Président du Conseil constitutionnel,
Je vous saisis en tant que citoyenne sénégalaise pour porter à votre attention ces points suivants :
– Karim Wade, ayant été déchu de sa nationalité française ce 16 janvier, soit quatre jours après votre décision et bien après la clôture officielle des dépôts des actes de candidature, est totalement frappé de forclusion.
En effet, Karim Wade a toujours déclaré qu’il était exclusivement de nationalité sénégalaise. Nous avons aujourd’hui la preuve que ce n’était pas le cas. Il apparait clair que donc son dossier déposé auprès de vos services n’est pas recevable. Karim Wade ne peut pas être déclaré candidat à l’élection présidentielle. Parce qu’au moment où il déposait son dossier, la preuve de sa déchéance de la nationalité française n’y figurait pas. Par conséquent il était encore titulaire de deux nationalités et il le savait. Il a sciemment violé la loi de notre pays, pour candidater.
Monsieur le Président du Conseil constitutionnel,
– Nous avons tous vu que ce document obligatoire pour sa candidature a seulement été signé le 16 janvier 2024. Donc si vous deviez par extraordinaire en tenir compte, cela voudrait dire que vous avez accepté qu’il verse ce document en complément de son dossier.
Monsieur le Président du Conseil Constitutionnel,
– Si jamais vous deviez autoriser Karim Wade à le faire, vous devriez aussi permettre à tous les recalés du parrainage, Souleymane Ndéné Ndiaye , Abdourahmane Diouf, Bougane Gueye Dany et tous les autres à procéder à la régularisation de leurs dossiers respectifs, pour l’équilibre des formes, l’égalité de traitement et l’équité entre tous les candidats dans la même situation que Karim Wade.
Monsieur le Président du Constitutionnel,
La publication du décret de déchéance de nationalité française de Karim Wade, signé seulement ce 16 janvier 2024, est la preuve de son mensonge servi aux plus hautes instances juridictionnelles de ce pays, dont fait partie le Conseil constitutionnel.
Le peuple sénégalais, détenteur exclusif de notre souveraineté est votre écoute pour dire le droit dans toute la splendeur de ses lettres et de leur esprit.
TRES HAUTE CONSIDERATION
FATOU THIAM
Citoyenne sénégalaise