Prudence et diplomatie au Niger
L’analyse de la situation au Niger laisse entrevoir des enjeux sécuritaires et géostratégiques profondes entre la France et la Russie.
Le Niger est depuis des décennies le principal fournisseur d’uranium à la France. Un minerai qui alimente les Centrales nucléaires pour la production d’armements. Ces mêmes armes sont offertes par la France à l’Ukraine pour combattre la Russie. Cette dernière avec la vague de sympathie dont elle bénéficie dans la zone CEDEAO, développerait toutes les stratégies pour contrer la livraison d’uranium à la France.
Dans ce conflit d’intérêts des Puissances, la CEDEAO ne doit en aucun cas être le bras armé de la France. Elle doit tout faire pour éviter l’embrasement au risque de voir une « Libysation » du Niger.
L’intérêt des populations doit être primé. Une population qui n’a jamais véritablement vu les retombées de l’uranium sur leurs conditions de vie. Une Situation qui aurait légitimé ce coup d’Etat et développerait des sentiments pro-russes.
Si la CEDEAO prend le risque d’intervenir militairement, ses ressortissants au Niger risquent d’en payer les frais. Ils pourraient être utilisés comme boucliers humains. La France, elle a déjà évacué ses ressortissants et ne court aucun risque.
Par ailleurs, ouvrir un autre front dans la Sous-région en proie au djihadisme, c’est faciliter la progression de ce dernier. D’où une déstabilisation totale de la Sous-région. Une déstabilisation fera l’affaire des Occidentaux.
ALIOUNE SECK, MASTER PROFESSIONNEL EN MANAGEMENT DE SANTÉ
DIRECTEUR DU CENTRE NATIONAL DE RÉINSERTION SOCIALE IMAM ASSANE CISSE DE KAOLACK