Devenus des médias très usités, les réseaux sociaux sont un moyen de communication universel. Facebook fut créé en 2004 à l’Etat de Massachusetts aux États-Unis par Mark Zukerberg. C’est après cela que d’autres médias comme WhatsApp, Instagram, TikTok, Twitter, Snapchat et Telegram ont vu le jour. Ils permettent de communiquer avec tous les citoyens du monde, et ceci même en vidéo. Certains de ces médias tel que zoom permettent d’organiser des réunions à distance, d’autres, de faire du télétravail ou de pratiquer le e-learning et de faire des achats, ainsi que des ventes en ligne.
Facebook compte de nos jours 2,7 milliards d’utilisateurs, soit 1/3 de la population mondiale, sans parler des ses succursales. Ces réseaux contribuent indubitablement à la fabrication des opinions, à la vulgarisation des programmes et activités de beaucoup d’hommes politiques. Ousmane Sonko l’a compris et y communique quotidiennement à travers des posts et des lives. Ce qui lui a valu un nombre de followers qui avoisine les 700.000. Ceci a augmenté de manière exponentielle son aura.
Ils sont enfin des espaces de divertissement qui permettent d’évacuer le stress, puisqu’ils créent du fun avec les vidéos et photos virales.
Si les réseaux sociaux sont utilisés crescendo, c’est parce qu’ils sont d’une utilité indéniable.
Par contre, ils participent à l’abrutissement de certaines masses. Charles Teddy a raison de dire que « le plus grand drame des réseaux sociaux est de mélanger la bêtise et la sagesse ».
Les dérives notées actuellement vont de mal en pis à travers les insultes, la divulgation de vie privée d’honnêtes citoyens. C’est ce qui pousse certainement le célèbre chroniqueur et auteur Cheikh Yerim Seck à dire que le Sénégal est devenu un grand studio d’enregistrement. Les vidéos intimes d’autorités ainsi que leurs audios ont été divulgués au grand public.
Avec la recrudescence des tensions à la veille des joutes électorales, ces médias sont utilisés à des fins de déconstructions majeures. C’est pourquoi des religieux sont montés au créneau pour sermonner les acteurs politiques pour qu’ils parlent à leurs militants et sympathisants afin de ne pas propager la violence verbale qui finit par se traduire en violence physique.
Le nouveau type de citoyen « virtuel » est mû par une envie sempiternelle de mettre à nu, de lyncher, bref d’humilier celui avec qui il ne partage pas le même avis. Si nous prônons la démocratie et que nous n’acceptions pas la contradiction déjà, il y’a de quoi s’inquiéter.
La vidéo du Khalif Mahi Niass qui, durant son prêche, dit qu’il sera certainement insulté fait froid dans le dos. Si nos régulateurs sociaux vivent une certaine frilosité, une psychose, on se rend compte que le mal est profond. Malgré cela, le Khalif des Khadre de Nimzat, Cheikh Becaye Kounta de Ndiassane et Mohamed Lamine Laye, porte-parole des Layenne se sont aussi prononcés pour fustiger ces récents agissements.
Des quidams, sclérosés par des scoops, balancent des fakes news et sans fondement scientifique. Malheureusement, les utilisateurs les consomment et les partagent.
Des célébrités ont été même déclarées mortes alors que ces informations n’avaient aucune véracité. La dernière en date est celle de la chanteuse Soda Mama Fall.
Nous pensons que c’est en partie dû à un cocktail de frustrations des concitoyens telles que l’excès de zèle, la corruption, la concussion et le clientélisme de certaines autorités pendant que les gouvernés meurent d’inanition à cause du chômage endémique, de la pauvreté et de la promiscuité.
Des apparatchiks s’agrippent sur Facebook, TikTok et Instagram pour avoir un nombre abyssal de vues. Il suffit d’atteindre un million pour être influenceur quitte à ce que tu sois insulteur public. Imaginez que Kaliphone Sall, Assane Diouf, Adamo soient invités dans des plateaux télévisés pour sensibiliser les populations.
Quand ceux qui doivent parler se taisent ou ne sont pas valorisés, nous allons vers la médiocrité à outrance.
Nous vivons une déchéance inégalable qui doit être stoppée, sinon nous allons à la dérive. Ceux qui peuvent participer positivement à l’apaisement de ces tensions sont les religieux, la société civile et d’autres leaders d’opinions tels que les célébrités.
Si ces derniers sont partisans, qui pourra, en fin de compte, jouer les bons offices ?
Mamadou Lamine Biaye, Professeur de Lettres/Anglais,
Auteur et Coordonnateur départemental du Grand Parti de Sédhiou.