Le titre de chef de l’opposition est devenu la nouvelle attraction. Idy «le revenant» Seck veut reprendre cette place déjà occupée par Ousmane Sonko. Mais son souhait n’est pas encore prêt à se réaliser. Le leader du parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) s’accroche à la dernière chose qui lui reste. Malheureusement, le maire Ziguinchor entame une phase descendante. Il n’est plus cet opposant qui faisait peur..
Ousmane Sonko est incontestablement le chef de l’opposition. Après la traîtrise de Idrissa Seck, le patriote en chef a réussi à s’affirmer. Ses positions vis-à-vis de la gestion de Macky Sall et son régime l’ont placé au sommet. Depuis son arrivée sur la scène politique, il n’a laissé aucune marge de manœuvre au pouvoir. Sonko a opté pour une opposition radicale. Son arme favorite : la rue. Il sait trouver les mots pour galvaniser les jeunes. Sa plus grande réussite est sans doute les émeutes de mars 2021. Malheureusement, cela s’est soldé par quatorze morts.
Depuis lors, Sonko est sur une pente descendante. A une dizaine de mois de la présidentielle, Sonko voit son aura baisser. Idy veut reprendre sa place au sein de l’opposition. Même s’il n’a aucune chance de la récupérer, il peut faire des dégâts dans la case de Sonko. Idy a le pouvoir de la parole. A chaque fois qu’il parle, il laisse des traces de son passage. D’ailleurs lors de ses deux dernières sorties médiatiques, il n’a pas manqué d’égratigner Sonko. Si Idy peut faire des dégâts chez Sonko, c’est parce qu’il ne fait plus peur.
Sonko a beau être chef de l’opposition, mais il n’est plus puissant. L’affaire Sweet Beauté a fait perdre beaucoup de points à Sonko. L’actuel maire de Ziguinchor avait tout pour prendre la place de Macky. Mais ses errements nocturnes l’ont conduit à se souiller dans le jacuzzi du Sweet Beauté. Désormais, son CV politique est entaché par une affaire de viol. Mais aussi de menace de mort. Et dans toute l’histoire politique, notre pays n’a été dirigé par un présumé violeur.
Cette affaire, toujours pendante devant la justice, est un véritable coup de frein à l’ascension du leader de l’opposition radicale. Et elle n’est pas la seule à faire chuter Sonko. Ces appels à la violence ont fini d’outrer les sénégalais. Le maire de Ziguinchor n’a que la violence sur le bout de la langue. Préparant l’assaut fini, il a même fait son testament. Ces appels dangereux risquent de mener le pays vers sa perte. Connu comme étant un Etat démocratique et de paix, le Sénégal refuse de suivre Sonko dans sa révolution meurtrière. Les échecs des derniers rassemblements de l’opposition sont des preuves de la disgrâce de Sonko.
Pire, Sonko a perdu cette rage qui faisait trembler ses adversaires. Ses principaux opposants sont au sein de l’opposition. Les personnes qu’il a rallumées sont prêtes à en découdre avec lui pour le fauteuil présidentiel. Sonko et les siens veulent pousser leurs camarades de l’opposition à refuser l’appel au dialogue de Macky. Une demande qui ne fera pas l’unanimité. Des leaders sont déjà prêts à aller au dialogue avec le locataire du Palais. Un dialogue qui risque de signer la fin de la méga coalition Yewwi Askan Wi.
Pour ne rien arranger, une véritable traque des Patriotes a été lancée. Le maire de Ziguinchor est coupé de tous ses soutiens. Pour regagner du terrain, Sonko est forcé à reprendre ses activités politiques. Reprendre le «Nemmeeku Tour» devrait permettre à la bête noire de Macky Sall de revenir dans le jeu politique. Mais cette activité risque d’être un nouvel échec. Deux procès fatidiques sont devant lui. Le procès en appel dans l’affaire Prodac et celui de l’affaire Sweer Beauté risquent d’achever Sonko.
Sonko est désormais condamné à se battre pour garder son hégémonie. Le dernier titre qui lui reste est en danger. S’il n’arrive pas à conserver son statut de chef de l’opposition, il ne fera pas le poids devant la menace qui le guette. Le cauchemar du PROS (Président Ousmane Sonko) ne fait que commencer.
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru