Macky active les bras cassés de l’opposition pour liquider politiquement Sonko
Le président Macky Sall est sur le point de gagner la bataille qui l’oppose à Ousmane Sonko. Depuis quelques jours, le leader du parti des patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) affiche des signes d’essoufflement. Le locataire du Palais continue d’isoler son principal adversaire. Avec l’aide d’une partie de l’opposition, le chef de l’Etat est en train de réaliser un coup d’éclat. Désormais, il ne lui reste plus qu’à passer à la phase finale pour rayer le phénomène Sonko de la carte politique du Sénégal.
Ancien inspecteur des domaines, Ousmane Sonko a laissé des traces indélébiles dans la politique sénégalaise. A lui tout seul, il a réussi à faire face à la toute puissante machine politique de Macky Sall. Sonko a empêché le président de la République d’écraser l’opposition. Depuis 2012, le locataire du Palais cherche à réduire l’opposition à plus simple expression. Une mission qu’il avait presque réussi. Mais il a fallu que le maire de Ziguinchor se radicalise pour changer la donne…
Leader de l’opposition radicale, Sonkopose d’énormes problèmes à Macky. Sa candidature en 2024 chamboule les plans de Macky Sall. Alors, les faucons du Palais font tout pour le neutraliser. Leur dernière trouvaille consiste à isoler Ousmane Sonko avant la présidentielle. Pour cela, Macky peut compter sur ses « amis » de l’opposition. Le constat fait est que de nombreux partis ont commencé à prendre leur distance avec Sonko et Pastef. Ce qui fragilise le patriote en chef face à l’assaut du pouvoir. Même au sein de Yewwi Askan Wi le leader de Pastef est seul face à la toute-puissance de Macky.
Il suffit juste de voir leur posture depuis les évènements du 16 mars pour en avoir le cœur net. Depuis que la traque aux patriotes a commencé, les leaders de cette coalition n’ont posé aucun acte tendant à les faire libérer. Pire, Khalifa Sall et ses camarades ont annulé deux fois de suite les conférences de presse qu’ils avaient programmé. Ce qui en dit long sur le mal au sein de Yewwi Askan Wi. Cette grande coalition de l’opposition a-t-elle atteint sa date de péremption ?
Quoiqu’il en soit, Macky Sall a bien mûri son plan pour se débarrasser de Sonko. Et sa stratégie est simple : laisser le maximum de leaders au sein de l’opposition être candidat. Cette dynamique consistera à diviser l’électorat de Sonko. Cela explique les nombreuses candidatures enregistrées depuis que la date du 25 février 2024 a été fixée. Khalifa Ababacar Sall et Karim Wade seront les pions de Macky Sall dans cette course folle.
Voilà deux leaders de partis dont le destin politique dépend de Macky Sall. S’ils veulent participer à la présidentielle, ils devront forcément accepter l’amnistie du chef de l’Etat. Dans le cas contraire, ils seront forclos et devront encore attendre cinq (5) ans.
Le Parti Démocratique Sénégalais a déjà fait son choix. Même s’il reste dans l’opposition, le PDS ne pose aucun acte allant dans le sens de renforcer l’opposition. Au contraire, il a ouvert toutes les brèches à Macky Sall. C’est le parti qui refuse d’être en coalition avec Aminata Touré uniquement parce qu’elle serait au cœur de la traque des biens mal acquis. C’est ce même parti qui a fait virer Mimi Touré de l’Assemblée. Son vote a permis au groupe Benno Bokk Yakaar de récupérer un siège au sein de l’hémicycle. Et tous les sénégalais soupçonnent Karim Wade de négocier en douce avec Macky Sall.
Si la plainte pour diffamation de Mame Mbaye Niang ne fait pas effet, Macky Sall tient son plan B. La main du chef de l’Etat ne tremblera pas pour liquider Sonko. Il va utiliser les candidatures multiples au sein de l’opposition pour en finir avec son plus grand adversaire. Mais politiquement, cette opposition est remorquée par le PROS (Président Ousmane Sonko). Alors il sera très difficile qu’elle réussisse à faire des dégâts considérables chez le maire de Ziguinchor.
Ousmane Sonko est seul face à tous ! Le patriote en chef fait l’impossible pour éviter que Macky ne fasse de lui un Khalifa Sall ou Karim Wade bis. De l’autre côté, ce sont ses camarades de l’opposition qui prient pour son éjection de la présidentielle de 2024. Alors, le maire Ziguinchor devra faire preuve de tact s’il veut échapper à ce piège.
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru