Pour Ousmane Sonko, la prise du pouvoir ne peut se faire que par la force. Depuis qu’il en est persuadé, le leader du parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) tente de lancer une révolution pour chasser le Président Macky Sall du Palais. Cette révolution ne peut se faire sans soutien. Et le maire de Ziguinchor place tous ses espoirs sur les jeunes prêts à mourir pour lui. Mais depuis les événements de mars 2021, le principal adversaire du chef de l’Etat est en chute libre auprès de ses souteneurs…
« La confrontation avec le pouvoir est inévitable et l’armée devra prendre ses responsabilités aux côtés du peuple », cette déclaration du Président Macky Sall, en 2011, s’est retournée contre lui. Ousmane Sonko ne cherche qu’à faire face au locataire du Palais. Mars 2021 était le point de départ. Mais après quelques jours de manifestations et son lot de morts, la vague meurtrière a été stoppée. Persécuté par le pouvoir, le maire de Ziguinchor tente en vain de lancer la seconde vague. Mais elle peine toujours à décoller. A chaque fois, la Police et la Gendarmerie trouvent les moyen de stopper les projets des patriotes.
Ce qui s’est passé après le renvoi du procès opposant Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko, prouve que le PROS (Président Ousmane Sonko) est dans un navire sans commandant. Ousmane Sonko place tous ses espoirs en la jeunesse sénégalaise. Les jeunes l’ont sorti de toutes les galères dans lequel il s’est mis. Mais ce jeudi, il s’est retrouvé seul face aux éléments de la Brigade d’Intervention Polyvalente (BIP) et du Groupement d’Intervention de la Gendarmerie (GIGN).
Ces hommes surentraînés lui ont fait passer la pire journée de sa vie. Sonko a été gazé, l’un des vitres de sa voiture cassé avant qu’il ne soit extirpé de sa voiture et conduit sous bonne escorte à son domicile bunkerisé par les forces de l’ordre.
Pendant ce temps, toutes les personnes sur qui comptait Ousmane Sonko ont été effacées. Les jeunes se sont évaporés dès les premiers jets de lacrymogènes. La garde rapprochée du leader de Pastef a vite été neutralisée. Malgré leur physique imposant et leur nombre, ils n’ont pas pu empêcher que leur « VIP » leur soit enlevé. Ce, avec tous les risques que cela pouvait avoir. Il n’a suffi que de quelques heures pour que le PROS soit déshabillé de toute protection. Ses derniers remparts n’ont pas su le protéger devant la furie des forces de l’ordre. Mais les jeunes ne sont pas les seuls à avoir trahi Ousmane Sonko au moment où il se faisait gazer par la Police et la Gendarmerie.
Les patriotes n’ont pas tort d’avoir honte. Leur absence du jeudi était un vrai coup dur pour Sonko qui a pris des risques. Les yeux rouges de leur leader ont fait le tour du monde. Le maire de Ziguinchor est mal parti dans sa résistance. Même les leaders de Yewwi Askan Wi semblent ramer à contre-courant. Sonko cherche des combattants, les membres de cette coalition se préservent pour la présidentielle du 25 février 2024. Ils préfèrent laisser leurs alliés faire face à l’armada de Macky et se contenter de communiqués d’indignation. Comme quoi chacun à ses priorités.
Au regard de ce qui s’est passé ce 16 février, le patriote en chef devrait renoncer à son projet de révolution. A défaut, Ousmane Sonko doit changer de stratégie. En l’exfiltrant, le GIGN et la BIP ont envoyé un message fort à ses souteneurs. Malgré toute la pollution des patriotes, ils n’ont pas été capable d’éviter que le PROS ne soit malmené. Alors si dans le futur, le maire de Ziguinchor devait être arrêté, ce n’est pas cette bande de fuyards qui va le protéger. La solitude de Ousmane Sonko face aux forces de l’ordre est la plus grande défaite de Pastef devant Macky Sall.
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru