Décès mystérieux à Kpo-Kahankro : le notable et le féticheur écopent d’une lourde peine d’emprisonnement…
Le notable et son féticheur, accusés d’avoir propagé une bactérie mortelle à l’origine des 16 morts enregistrés dans le village de Kpo-Kahankro, ont écopé de lourdes peines d’emprisonnement, à l’issue d’un procès au tribunal de Bouaké, le jeudi 9 février.
Le féticheur et le notable dont les noms ont été cités dans les mystérieux décès survenus dans le village de Kpo-Kahankro, ont été jugés.
Condamnés à 5 ans de prison ferme
Jean-François Kouamé Kouadio, 1er notable du village et le « guérisseur », Jérôme Yao Kouakou, ont été condamnés à cinq (5) ans de prison ferme assortie d’une amende de 500 000 FCFA chacun. La sentence est tombée au terme de deux heures de procès devant le Tribunal de première instance de Bouaké, le 9 février 2023.
Selon le communiqué signé du procureur de la République près le Tribunal de Bouaké, Yéo Abel Nangbelé, les deux hommes étaient poursuivis pour « pratiques de charlatanisme susceptibles de troubler à l’ordre public ». Des faits condamnés par l’article 237 du Code Pénal. Le communiqué précise toutefois que le notable et son féticheur ne sont pas condamnés pour « les décès survenus ».
Il n’est pas conforme à la réalité juridique de dire que les condamnations prononcées l’ont été en lien avec les décès survenus
« Il n’est pas conforme à la réalité juridique de dire que les condamnations prononcées l’ont été en lien avec les décès survenus », a-t-il indiqué, soulignant que ces condamnations résultent plutôt du trouble à l’ordre public villageois, consécutif à l’implantation d’un fétiche dans ladite localité.
Entre fin décembre et fin janvier, au moins seize décès, dont treize enfants, ont été enregistrés dans cette localité située à quelques kilomètres de la ville de Bouaké, dans le centre de la Côte d’Ivoire.
Une série de morts liée à un fétiche contenant une bactérie produisant des toxines mortelles : le Clostridium-Botulinum. Le ministre de la Santé Pierre Dimba avait assuré que le ‘’fétiche a été détruit’’. « Dès l’instant où on a eu l’information, le féticheur a été mis à la disposition pour que nous puissions poursuivre », avait-il assuré.