Un réveil difficile ce dimanche 08/01/2023 au Sénégal : 39 morts sur la route de Kaffrine selon les sources officielles rendues publiques par le procureur de Kaolack. Un nombre de morts sur les routes jamais noté dans notre pays selon des sources bien informées.
Le Président de la République informé dès les premières heures de la matinée de l’hécatombe survenue encore une fois sur les routes sénégalaises a, lui-même, décidé de se rendre sur les lieux et d’annoncer des mesures fortes indiquant les directives présidentielles à l’occasion du conseil interministériel prévu ce lundi.
Macky Sall s’est rendu à Kaffrine par la route et sans aucun protocole.
A travers ce choix du chef de l’Etat, nous pouvons deviner son ardent désir de constater lui-même l’état de nos routes et d’en tirer toutes les conséquences pour des solutions urgentes.
Au terme de sa visite à Kaffrine le Président de la République de dire sans ambages « qu’il y’a des ruptures à opérer » après constat du drame. Macky Sall d’indiquer des orientations au conseil interministériel prévu ce 09/01/2023.
Monsieur le Premier ministre Amadou Ba attendu sur la question a la lourde responsabilité d’envoyer un signal fort aux usagers de la route et à l’ensemble de la population sénégalaise.
Pour avoir parcouru la presse internationale depuis ce dimanche où le Sénégal est sous les projecteurs, nous sommes en droit de nous poser plusieurs de questions.
1/ Qu’est-ce qui peut expliquer l’ampleur de ce drame et quelles sont les leçons à tirer de cette hécatombe ?
2/ Les véhicules de transport en commun ont-ils tous les documents nécessaires pour leur mise en circulation?
3/ Qui est le principal responsable de ce drame?
4/ Pourquoi depuis quelques années malgré les mesures fortes annoncées par le gouvernement les choses n’avancent pas?
5/ Est-ce que les sénégalais ont tiré les conséquences du naufrage du bateau « le Diola »?
6/ Est-ce qu’il ne faudrait pas réglementer la circulation la nuit de certains types de véhicules?
7/ Est-ce qu’il ne faudrait pas réglementer l’âge des conducteurs de certains types de véhicules?
8/ Est-ce qu’il ne faudrait pas beaucoup plus impliquer les forces de défense et de sécurité dans le contrôle des voitures?
9/ Est-ce qu’il ne faudrait pas mettre des radars sur les routes accidentogènes pour des contraventions en cas de faute?
10/ Est ce qu’il ne faudrait pas organiser un conseil présidentiel sur la question ?
11/ La question du permis à points refait surface pour un début de solution ou n’est plus d’actualité?
12/ Est-ce qu’il ne faudrait pas installer à l’hôpital Thierno Birahim Ndao de Kaffrine un service d’accueil et d’orientation qui peut abriter une cellule de suivi psychologique pour prendre en charge les rescapés et autres parents de victimes?
13/ Les Grands Trains du Sénégal(GTS) ne sont-ils pas un début de solution à ce problème?
14/ Est-ce qu’il ne faudrait pas organiser des réunions d’évaluations tous les trois mois ou six mois pour pour passer en revue le nombre d’accidents notés?
15/ N’est-il pas nécessaire aujourd’hui de revisiter les 10 recommandations du conseil interministériel présidé par l’ancien Premier ministre Mouhammad Boun Abdallah Dionne en 2017?
Autant de questions évoquées sous le coup de l’émotion et de la colère généralisée au Sénégal. C’est vrai le sénégalais est très émotif surtout dans ces moments difficiles où plusieurs victimes sont notées.
Concernant la classe politique, il faudra noter le déplacement fort bien apprécié du jeune leader politique Bougane Gueye sur les lieux du drame. Le leader politique du mouvement politique Guem Sa Bop a même proposé des débuts de solutions avec la mise en place d’unités médicales héliportées, des contrôles techniques renforcés à travers les grands axes routiers et l’implication accrue des forces de défense et de sécurité.
A coté, d’autres acteurs de la politique ont formulé leurs soutiens aux rescapés et parents de victimes par voie de communiqué de presse pour exprimer leur désolation et indignation.
A chacun sa manière de compatir certes mais les bonnes attitudes ont toujours leurs lots de consécration et de gains politiques.
Monsieur Mbaye DIOUF
Ancien conseiller spécial à la Présidence