Pour l’ensemble de son œuvre politique et culturelle, je salue le centenaire d’Amadou Makhtar Mbow.
Mais, étant le journaliste qui a le plus couvert l’Unesco sous son leadership, de Paris à Sofia, jusqu’à son départ de l’UNESCO en 1987, je lui dis qu’il serait inacceptable d’y associer le Boucher de Dakar, Macky SALL, dont les mains sont tachées du sang des jeunes sénégalais tués ces derniers jours.
Je dis la même chose au Professeur Ibrahima Fall, brillant intellectuel, une de mes vielles connaissances aussi, qui est désigné comme Président de l’événement.
Professeur Mbow, fêter un centenaire est une chose, célébrer la culture et l’art une démarche logique pour tout ce que vous avez vécu mais de là à offrir une plateforme à un assassin qui à supervise les tueries et arrestations, viols de libertés et d’élections, ce serait une faute de goût impardonnable.
Au nom du souvenir des nuits blanches passés ensemble avec vous et des figures emblématiques de l’art et de la culture, comme le Centrafricain Alphonse Blagué, le sénégalais Iba Der Thiam ou encore le Benino-Sénégalais Léon Boissier Palun, je me dois de vous mettre en garde.
Ne commettez pas l’irréparable. Macky SALL doit être mis en quarantaine. Plus qu’une faute de goût, plus que du dégoût, ce serait l’élévation du cynisme à son summum.
Parce que le sang de jeunes sénégalais a coulé, je vous adjure, vous, Mbow, Prof. Fall et tous ceux qui veulent participer à ce centenaire à y réfléchir davantage, avec une question: ne faut-il pas le délocaliser ou l’annuler simplement parce qu’un écosystème parasité par la proximité de Macky SALL, le Boucher de Dakar, est irrespirable.
Vous ne pouvez fêter qui que ce soit dans un contexte où les larmes des populations sénégalaises coulent encore et que le sang des victimes autant que les cliquetis des armes et les balles réelles sifflent dans les oreilles des populations terrorisées par une criminalité d’état systémique.
De grâce, de la retenue! De la décence. Je regrette de le dire aussi crûment !
Adama Gaye
Exilé politique sénégalais a couvert en tant que journaliste les travaux de l’UNESCO à Paris et Sofia de 1983 à 1988.