Le président de la République semble tenir le bon bout dans le combat qui l’oppose à Ousmane Sonko. Le leader de l’ex Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) n’arrive toujours pas à déboulonner son principal rival. Du fond de sa cellule, il peine à s’affirmer. Sonko compte sur la Cour Suprême et la haute Cour de justice de la CEDEAO pour revenir dans le jeu politique. Ce 17 novembre, il sera fixé sur son sort. Alors les patriotes ont déjà ourdi un plan de bataille.
L’avenir de Ousmane Sonko se joue ce vendredi. Le leader de Pastef saura s’il a une chance de revenir ou non dans le jeu politique. La haute Cour de justice de la CEDEAO rendra son verdict le 17 novembre sur le recours introduit par les avocats du maire de Ziguinchor contre sa radiation par l’Etat du Sénégal sur les listes électorales et la dissolution de son parti politique. Cette date aussi va coïncider avec le jour où la Cour suprême va statuer sur le pourvoi en cassation de l’agent judiciaire de l’Etat après l’ordonnance du juge du président du tribunal de Ziguinchor qui annule la radiation du maire de Ziguinchor des listes électorales.
Donc tout se jouera le 17 novembre. Si Ousmane Sonko venait à gagner l’une de ses manches, cela serait un véritable problème pour l’Etat. Les hommes du «Macky» seraient dans l’obligation d’appliquer ces décisions. Ce, dans le but de faire bonne figure. Mais rien ne dit que le maire de Ziguinchor va gagner. Tout est contre lui. Rien ne dit que la Cour suprême va trancher en sa faveur. Et concernant la cour de justice de la CEDEAO, il est un peu plus clair qu’elle ne va pas suivre les avocats de Sonko. Sinon, elle aurait rendu son verdict définitif lors de la dernière audience.
Dans ce combat contre l’Etat, Sonko a déjà perdu une première manche. Ses avocats avaient introduit une demande de récusation du juge Abdoulaye Ndiaye, président de la première chambre administrative de la Cour suprême, qui devra présider l’audience du 17 novembre relative au pourvoi de l’agent judiciaire de l’Etat contre la réintégration du maire de Ziguinchor sur les listes électorales. Mais le juge a tout simplement décidé de maintenir Abdoulaye Ndiaye. Une décision qui ne sent pas bon pour le maire de Ziguinchor.
Face à la menace qui guette leur leader, les patriotes ont sonné la mobilisation. Ils ont décidé d’organiser de grande manifestations dans les 14 régions. Mais aussi au niveau de la diaspora. Des autorisations ont déja été déposées dans les préfectures. Pour pallier à tout refus, les ultras menacent de passer à la vitesse supérieure. Sur leurs différentes plateformes de réseaux sociaux, ils prévoient de manifester de force. Pour cela, il leur faudra l’appui des jeunes. Malheureusement, ces derniers leur ont tourné le dos. Alors, ils ont trouvé une autre solution.
Les premiers effectifs vont se charger de déloger les écoles. Cette action sera l’élément déclencheur. Avec les écoliers, les manifestants violents de Sonko auront un nombre assez convaincant pour passer à l’étape suivante. Celui-ci consistera à bloquer les grands axes stratégiques comme ce fût le cas lors des événements précédents. Ainsi, les activités seront bloqués. Et les vandales auront la latitude de dérouler leurs activités. Mais cette fois-ci, les choses risquent de ne pas se passer comme ils l’ont prévu. Depuis mars 2021, les autorités ont pris les devants.
D’importantes mesures sont mises en place pour faire échouer tout projet de révolution. Le Général Moussa Fall est l’élément clé de ce dispositif. Ces éléments quadrillent tous les points stratégiques. Et des opérations de sécurisation sont souvent menées à la veille d’un procès à haut risque. La seule nouveauté est que les citoyens ne seront pas en reste. Sur les réseaux sociaux, des personnes invitent les clients à trouver des gros bras pour assurer leurs magasins. Comme quoi, ils ne veulent pas laisser le terrain aux vandales.
Ce 17 novembre, ça passe ou ça casse pour Ousmane Sonko. Le leader de l’opposition radicale saura sur quel pied danser. Mais une chose est sûre même si les deux cours tranchent en sa faveur, le maire de Ziguinchor ne sortira pas de sitôt de prison. Le procureur a tellement corsé son dossier qu’il lui faudrait un miracle pour humer l’air de la liberté !
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru